Les graphes ci-dessous indiquent l’évolution de la consommation d’énergie primaire en France et dans les principaux pays et régions économiques du monde. Pour rappel, on appelle « énergie primaire » toute énergie issue de sources naturelles qui n’est pas transformée (ex : énergie électromagnétique liée aux rayonnements solaires, énergie mécanique du vent, désintégration de noyaux fissiles, etc.). Il existe de nombreuses conventions pour la mesurer mais celle que l’on retient ci-dessous est celle de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE). Pour simplifier (et permettre) la mesure, l’AIE considère en réalité comme énergie primaire toute énergie brute issue de combustibles fossiles (ex: la chaleur de combustion du pétrole ou du gaz) ou de la biomasse. Pour les autres sources d’énergie, elle prend en compte celle qui résulte d’une première transformation. Ainsi, l’électricité produite par une éolienne sera comptabilisée comme de l’énergie primaire tout comme l’énergie photovoltaïque, la chaleur générée par la combustion du pétrole ou du gaz ou en encore la chaleur libérée lors de la fission nucléaire. L’électricité produite par les réacteurs nucléaires, les centrales thermiques ou encore l’électrolyse de l’eau seront quant à elles considérées comme de l’énergie finale.

Ces graphes permettent de tirer quelques conclusions intéressantes :

Un pic de consommation d’énergie primaire par habitant a été atteint en 2005 en France. L’énergie consommée n’a fait que baisser par la suite. A noter que le PIB par habitant du pays a nettement progressé entre 2005 et 2023 (+29%), illustrant un très net découplage entre la consommation d’énergie primaire et la richesse telle que mesurée par le PIB. On observe un phénomène similaire pour le reste de l’Europe, les Etats-Unis, la Chine, mais si le pic survient plus tardivement dans ce dernier cas. A l’échelle mondiale, la quantité d’énergie primaire consommée par dollar de PIB diminue, ce qui confirme ce découplage.

La quantité d’énergie primaire consommée à l’échelle mondiale n’a fait que croître jusqu’en 2016. Celle-ci a été tirée par toutes les sources d’énergie à l’exception du charbon, dont l’énergie primaire induite a commencé à diminuer à partir de 2013.

Les trois sources d’énergies fossiles dominent très largement le palmarès des sources d’énergie primaire à l’échelle mondiale. En 2016, celles-ci représentaient ainsi 83,5% de la quantité totale d’énergie primaire consommée dans le monde.